Carnet d'auteurs: Turing Machine - Partie 1 (1/2)

Histoire de Turing Machine 

 

Partie I 

 

Fabien: Tout commence après le salon d’Essen 2018. Yoann et moi participons tous les ans à un week- end jeux à la montagne pour le 11 novembre. C’est évidemment l’occasion de découvrir les nouveautés du salon à tête reposée, et le cru 2018 nous semblait particulièrement bon. Alors, pour poursuivre nos découvertes, Yoann nous invite à passer un week-end chez lui peu de temps après. C’est entre les deux week-end que j’entends parler d’un jeu de déduction original : Cryptid. Je lui en parle, car je le sais tout comme moi passionné par les jeux de déduction. Je lui indique un lien vers un blog qui en détaille le mécanisme, et son intérêt combiné à sa fièvre acheteuse le pousse à en acquérir un exemplaire au plus vite. 

C’est donc la découverte de Cryptid chez Yoann le week-end suivant qui sera le déclencheur. Dans les jeux de déduction, l’efficacité et la pureté prime plus que le reste. Mais Cryptid est tellement original qu’il me fascine littéralement. Soyons clair, même s’il a pour moi des défauts rédhibitoires (j’y reviendrais), Cryptid est une merveille. Et si vous aimez les jeux de déductions, vous devez impérativement le connaître, alors courrez l’acheter si vous aimez le genre. 

Cryptid a donc cette idée géniale, que tous les joueurs ont une information sur la localisation du monstre à trouver. Et que si vous déduisez l’information détenue par les autres en les interrogeant, vous serez en mesure de gagner. 

Cryptid est un jeu assez léger. Sous ces airs de “Brain Burners” c’est un jeu assez simple et très injuste. Et dans un jeu de déductions, les injustices sont difficiles à accepter pour moi. La première injustice qui saute aux yeux quand vous avez fait quelques parties, est l’immense différence de difficulté entre les informations qu’ont les joueurs en début de partie. Certains auront une information très très simple (et donc que les adversaires trouveront aisément) quand d’autres auront une négation sur une distance par rapport à d’autres éléments… Ils partent avec un énorme avantage ! 

L’autre élément qui m’a toujours dérangé dans Cryptid est plus d’ordre mécanique. Quand une proposition est fausse, le joueur doit un peu se dévoiler… Sans rentrer dans les détails, ça amène là encore à des injustices flagrantes… 

Mais voilà, même avec ces défauts, Cryptid m’a fasciné. 
 
 

Partie II 

 

C’est donc mi-novembre que j’ai écrit les premières lignes de codes en JAVA qui allaient servir de base pour CodiX (le proto de départ) puis pour Turing Logic (le proto de Turing Machine). 

Par facilité, je choisis d’utiliser comme objectif la résolution d’un code à 4 chiffres : un digicode. J’écris 300 indices environ, qui vont de très simple (le premier chiffre est un 2) au très exotique (la somme des 4 chiffres est un nombre premier). 

En quelques jours, je ponds une moulinette. Même si j’ai un vrai passé de développeur, ça n’est plus mon métier depuis très longtemps. Et quand on écrit un programme de longues heures pour le plaisir, sans savoir si ça va aboutir, et dans un but non professionnel ; on finit par coder n’importe comment, en ne respectant aucune règle essentielle à un bon maintien du code. 

Le calcul, pas du tout optimisé, fait peur.  

10 000 solutions (donc de 0000 à 9999), avec un arrangement de 4 indices parmi 300 pour trouver un résultat unique. Cela fait 300*299*298*297 d’arrangements d’indices différents, soit presque 8 milliards ! 

Donc la première version fait au plus simple (et au moins efficace), je prends 4 indices, et je teste tous les codes. S’il y en a un seul qui fonctionne : je garde le problème. 

Je me souviens bien de la première fois où des résultats apparaissent. J’avais programmé une sortie au format CSV, et donc le j’ouvre la sortie, lis le premier problème et griffonne nerveusement pour mesurer si l'algorithme s’est planté. Oura ! Ça marche ! Joie ! Bonheur !  

Je pensais avoir abouti. Je ne faisais que commencer. 

La programmation offre une satisfaction particulière. D’abord car c’est un exercice purement intellectuel, et puis on a le plaisir d’accomplissement face à la création. 

On est bien d’accord qu’à ce stade, il n’y a aucun jeu. J’ai bien quelques idées, mais rien n’est concret, pas la moindre carte / règles. Rien. 

Ce que j’ai en tête, c’est de tordre le problème de l’injustice dans les jeux de déduction. Cette injustice qui fait que lorsque l’on est interrogé 4 fois de suite, on prend un retard énorme et injustifié. Cette injustice aussi quand la situation de départ avantage grandement un joueur du fait des informations qui lui a et pas vous avant même de commencer. 

Et pour cela, mon idée est simplement d’en faire un jeu coopératif...  

Plutôt que de devoir deviner les indices des autres, il va falloir faire deviner aux autres son indice. 

Finis aussi l’acharnement de la questionnette sur la même victime. A son tour, on propose un code, et chaque joueur répond s’il est conforme à son propre indice. 

On doit à la fois faire une proposition pertinente pour son indice, et à la fois en faire une vis à vis de ce que l’on connaît des autres. Et comme tout le monde répond, et que c’est coop, plus de soucis ! 

Dans les faits, les soucis sont vite apparus. 

 

 

Posted by jbouhnik@randolph.ca

Sobre el escorpión enmascarado

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